Cette année, la saison GP a débuté sur les chapeaux de roues avec de belles sensations. Pour rester dans le thème, nous avons voulu interviewer Alexandre Leleu, un pilote toulousain qui évolue dans la catégorie European Bike cette saison. Un portrait à découvrir, qui illustre à sa juste valeur le mantra de “quand on veut, on peut”.
Les prémices d’une graine de champion
C’est en commençant la moto à 8 ans sur un parking de supermarché, qu’Alexandre a vite pris goût aux sensations que procure la moto. Avec un père fan de moto GP et un grand frère en championnat de France, il passait beaucoup de temps sur circuit, c’est donc tout naturellement qu’il s’est mis à la piste. Ce n’est que plus tard à l’âge de 15 ans qu’il commence la compétition. Il arpente les championnats d’Europe, d’Espagne et de France où il sera sacré vice champion de France en Junior Cup. Malgré ces beaux débuts, Alexandre est contraint d’arrêter la compétition en 2004 suite à diverses raisons et ne retouche pas à la moto jusqu’en 2015.
“J’ai arrêté en 2004, j’ai sûrement raté le coche pour être un pilote pro. À l’époque, je roulais avec Kenny Foray, et tous ceux qui sont aujourd’hui devant en France et dans des championnats internationaux. Moi je n’ai pas réussi à cranter et puis à un moment il fallait revenir dans la vraie vie de Monsieur et Madame tout le monde.”
S’arrêter pour mieux revenir
Après cet arrêt, Alexandre reprend une vie normale en laissant la moto de côté. Le manque se faisant ressentir, il décide de reprendre la compétition en 2015 en Honda Cup. Il se rend vite compte qu’il est difficile de conjuguer un emploi salarié classique avec la pratique de moto en compétition. Déterminé à poursuivre son rêve, il se lance alors à son compte en 2017 afin de pouvoir vivre au maximum de sa passion. Son mode de vie change complètement. Il n’en démord pas et réussi à réaliser un beau parcours. Il s’engage ensuite dans la catégorie European Bikes dans laquelle il évolue actuellement avec la team Tecmas accompagné par Jean Patrick Barriot dirigeant de Blackhat Motorcycles.
“Je n’ai pas retouché à une moto jusqu’en 2015, mais ça me manquait trop donc j’ai décidé de reprendre la moto en Honda Cup pendant 2 ans et maintenant en European Bikes. Je suis un chanceux et je le sais. Même si je ne suis pas un grand pilote GP, je vis quand même mon rêve à plus petite échelle et ça m’apporte beaucoup. J’ai fait beaucoup de sport, de la boxe, de l’athlétisme, du foot, du BMX et je n’ai jamais retrouvé la sensation que j’ai pour la course moto.”
Les concessions au service de la passion
Déterminé à vivre de sa passion, Alexandre met toutes les chances de son côté pour réussir. Le travail qu’il fournit et les concessions le récompensent petit à petit avec de belles victoires, toujours soutenu par son entourage et sa team. Il connaît sa première victoire fin septembre 2018, sur le circuit d’Albi où il s’est imposé dans la dernière manche de la Coupe de France European Bike. Les victoires continuent de lui sourire puisqu’il finit vice-champion de France l’année dernière et se place pour l’instant en tête du classement cette saison.
“C’est une source de motivation. J’ai décidé de prendre un virage qui me permet de vivre autour de ma passion. C’est ça qui me permet de me lever le matin et de faire du sport, qui me permet de changer d’alimentation. Quand on est motivé comme ça, je pense que c’est important de mettre toutes les chances de son côté. J’ai fait beaucoup de “concessions” et non pas “sacrifices”, j’entends souvent ce mot que je trouve assez négatif. Les gens ne voient que la partie émergé de l’iceberg, ils ne s’imaginent pas derrière toutes les concessions. Comme je dis toujours, c’est le sport individuel le plus collectif qui existe parce que sans une équipe technique, sans les sponsors, sans la famille, sans tout l’entourage on ne peut pas briller nous-même. Ce côté team autour d’un élément.”
Une remise en question permanente
Si Alexandre connaît aujourd’hui des moments de gloire et est confiant quant à la suite de sa carrière, il garde la tête sur les épaules. Il a connu beaucoup d’échecs et ne cesse de se remettre en question pour revenir toujours plus fort. Ce sport évolue en même temps que la technologie et nécessite une remise en question perpétuelle.
“Eddie Lawson disait qu’un sportif de haut niveau a 95% d’échec et 5% de réussite. Donc des échecs on en a tous les jours beaucoup. J’ai failli arrêter plein de fois, on se remet en question tout le temps et c’est ce qui permet d’avancer. Je pense que celui ou celle qui ne se remet pas en question n’avance malheureusement plus. J’ai croisé de très grands pilotes qui ne se sont pas remis en question et qui ont arrêté la compétition à cause de ça. Des échecs j’en ai tellement que je ne saurais même pas lesquels citer. Cela permet de tester la motivation. Si tout te réussit ce n’est pas forcément bon. “
Merci à Alexandre pour le temps qu’il nous a accordé ! Nous lui souhaitons de belles réussites pour la suite de la saison. ✌️
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